Pour ce nouveau numéro de Natures urbaines, l'émission qui relie le vivant et la ville, Pierre Darmet vous embarque pour un voyage porté par les courants : un hommage à Thalassa et l'interview de Philippe Chiambaretta, architecte fondateur de PCA-Stream, agence d’architecture et laboratoire d’idées.

ici commence la mer

Le cycle de l'eau démarre dans les jardins

Les océans recouvrent 70 % de la surface de la planète. Le phytoplancton qui les habite est le premier poumon vert de la planète. Respecter le cycle naturel de l’eau est une responsabilité immense qui, en ville, dans nos jardins, commence. Découvrez plus bas le billet vert du dernier numéro de Natures urbaines, l’émission qui relie le vivant et la ville, rebaptisé « billet bleu » pour l’occasion, hommage à Thalassa, formidable magazine de la mer. Un premier pas dans l'intégration de l'eau dans vos projets avec nos ilots de fraîcheur.

philippe Chiambaretta

Entretien : Philippe Chiambaretta et le Champs des possibles

Toujours dans le dernier numéro de Natures urbaines, sur Radio Immo et Radio Territoria, rencontre avec le fondateur de PCA-Stream, agence d’architecture et laboratoire d’idées, à travers ses projets emblématiques comme Laborde, siège multi-primé du cabinet d’avocats Gide et Loyette, Stream building, lauréat de réinventer Paris, mais aussi avec la revue Stream, première à aborder le thème de l’anthropocène et à consacrer un numéro au vivant. Itinéraire sinueux d’un ingénieur, qui diplômé du MIT fut un temps peintre, avant de trouver son port d’attache dans l’architecture, avec une vision délibérément ouverte et une pratique pluridisciplinaire. L’occasion également d’aborder « Le champs des possibles » offert par une vision renouvelée pour les Champs Elysées, alors que la mairie de Paris lève le voile sur son projet pour la plus belle avenue du monde.

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Le billet bleu

Nous sommes vendredi soir et c’est devant la télé allumée, que je griffonne ce billet. Ou plutôt, pour être exact, que je pianote. Il y a 25 ans, c’étaient pourtant bien crayons ou stylos qui, alternant fulgurances et lenteur absolue, glissaient par moments avec efficacité sur le papier, avant de sécher des minutes durant, la mine à l’air, tandis que je levais le nez, pour regarder les mers et en écouter les airs. Le multi-écrans avant l’heure, le multitasking, bien avant.

https://www.youtube.com/watch?v=DoUqLK07Z1Q

A lui seul, cet envoutant générique illustre, par l’image et le son, l’esthétique de l’émission.

L’idée de départ : saisir et montrer l’âme des océans, qui occupent plus de 70 % de la surface de la planète et dont prennent soin une poignée de femmes et d’hommes. Capter de belles images, les cadrer, les choisir et, les plus belles seulement, retenir. Des vagues, des voiliers, des cargos, des ports, des porte-avion, des poissons, des baleines, des ours polaires, des coraux, des marins, des plaisanciers, des marchands, des sportifs, des échoués. Des pirogues, de petites embarcations, des chalutiers, des porte-conteneurs symboles de la mondialisation. Des vues aériennes, des plongées, des contre-plongées. Mais aussi les sons, le bruit du vent, les pas sur les galets, celui des cliquets, des taquets, de tant de termes jamais trop techniques, le frottement des cirés, des filets qui crissent, des voiles que l’on hisse, de la houle qui glisse. Les voix, les accents, de toutes les régions de la francophonie, de toutes les langues, avec un doublage légèrement décalé, un peu lent, permettant d’en saisir la musicalité. Des mots et des silences, des récits aussi simples que captivants, où dire « je » n’avait rien de prétentieux, raconter un bonheur simple, rien de touristique, rien de suspicieux.

Bien avant le « magazine de l’extrême », en voilier plutôt qu’en ULM, nous visitions Tahiti, sans gel douche, sans parabène, ou tout autre produit. Dériver, oui, grâce à une mise en scène, une ambiance certaine. Un certain naturalisme, sans, je crois, aucun moralisme. Pêcheur, jamais prêcheur. Est-ce cela, que nous nommions journalisme ? Il ne s’agit pas ici d’être acide, nous parlons du « magazine de la mer ».

Je me souviens de toi Papa, quand tu passais, soucieux que trop je ne divague, veillant à l’avancée des devoirs, avant de te poster là, debout, d’abord un peu coi, toi le paysan d’un terroir bien loin de tout rivage, avant, parfois, de t’assoir, regarder pour quelques instants, jamais très longtemps, les travailleurs de la mer.

Au fond, n’était-il pas bien nommé, Monsieur Pernoud, dont le prénom, Georges, en grec, signifie, « celui qui travaille la terre » et auquel le père, helléniste, avait soufflé le nom de ce rendez-vous hebdomadaire ? Gens de terre, gens de mer : de la glèbe au bleu globe, l’amour du vivant, une passion dévorante.

Ne pensez pas qu’il s’agit seulement de nostalgie ou que ce billet, qui fait souvent un clin d’œil à ceux qui sont partis, est seulement une rubrique de nécrologie. En ces temps incertains, pour savoir où l’on va, il est bon de se rappeler d’où l’on vient, de revenir à son port d’attache. Renouer avec ses racines peut faire du bien, surtout si elles nous font grandir, si elles aident à nous ouvrir.

Thalassa fait partie de celles-là. En partageant la beauté des océans, elle a éveillé les consciences sur leur importance. Preuve aussi que l’on peut être populaire avec une grande exigence. Sur le petit écran, cette émission a ouvert des horizons si larges. Prendre le large quand on en a marre, larguer les amarres, c’est trouver raison. Car oui, il faut rêver.

Bon vent !