Comment réaliser la transformation écologique du plus grand parc privé du département des Hauts-de-Seine ? Comment passer d’un entretien très classique, dans un site historique, à une gestion écologique ? Comment conjuguer biodiversité et bien-être des habitants ? Découvrez les coulisses d’un projet exemplaire, celui d’une copropriété de Vaucresson (92), que nous contribuons à transformer et qui, habitants comme jardiniers, change aussi notre regard sur la biodiversité.

Le site, en bref :

- Copropriété d'environ 400 appartements
- Répartis sur 5 immeubles construits dans les années 60
- Dans un ancien parc de château de 15 hectares
- Constitué de boisements de plusieurs hectares, de grandes pelouses ponctuées de grands arbres remarquables mais aussi de nombreux abords immédiats d'immeubles aux aspects plus "jardinés".

Témoignage d’un résident

Aurélien Humm, paysagiste concepteur, habitant, membre du conseil syndical, à l’initiative de cette transformation.

Aurélien, vous êtes à l’origine de ce projet de transformation. Non seulement, vous êtes un habitant conscient mais aussi éclairé, car dans la vie professionnelle, vous êtes paysagiste concepteur.

J'ai envie de dire "malheureusement" mais en toute franchise il n'y avait pas de demande de fond de la part des copropriétaires pour un tel changement!

Pourquoi avoir choisi de transformer la gestion de ce site et opter pour la gestion différenciée ?

Plusieurs voix s'élevaient contre l’entreprise en place pour l’entretien des espaces verts (souffleur thermique intempestif, relations délicates avec certains copropriétaires). Ce souhait de changer l'entreprise en charge de la gestion du parc a été l'occasion, pour le conseil syndical, de requestionner l'approche conventionnelle et classique qui en était faite.

En quoi consiste ce nouveau mode de gestion ?

Le nouveau cahier des charges s'est attaché à envisager une gestion plus raisonnée (tailles de haies respectueuse des formes naturelles), plus écologique (suppression des souffleurs thermiques et migration vers un matériel électrique, compostage in situ des déchets verts du parc) et enfin une approche différenciée de la gestion (définition de secteurs avec niveau d'intervention variés selon les saisons). Nous sommes convaincus que préserver la biodiversité est une clé de notre santé : nous faisons partie du vivant, au même titre que la faune et la flore. Respecter le vivant, opter pour une gestion écologique des jardins entournant nos logements, c’est contribuer à la bonne santé des écosystèmes et des habitants. Notre lieu de vie, un parc exceptionnel, présentait un potentiel qui ne demandait qu’à être révélé, pour notre bien-être et celle de la faune et de la flore.

Qui pilote ce projet de transformation ?

« Une" commission espaces verts ", composée de copropriétaires investis (dont 2 paysagistes concepteurs D.E. habitants dans la résidence) joue le rôle d'interface privilégiée entre les habitants et l'entreprise en charge de la gestion des espaces extérieurs du parc, en l’occurrence Les Jardins de Gally ».

Quels résultats avez-vous mesuré ?

Si la demande initiale des habitants n’était pas majoritairement motivée par le volet écologique, j'ai entendu à plusieurs reprises des gens (jeunes et moins jeunes) me dire qu'ils aimaient bien le rendu de la nouvelle gestion. Pour eux, cela semble désormais logique de procéder comme tel car "ils étaient habitués de voir cela désormais de plus en plus dans les villes et les parcs". Notre parc privé rejoint en cela la grande famille des parcs publics, et nous en sommes fiers !

Que faut-il faire pour améliorer encore le site ?

Plus de pédagogie, encore et toujours, pour que toutes et tous adoptent avec fierté ce changement de pratiques et portent un regard nouveau sur cet écrin vert qui rend notre lieu de vie si unique !

Témoignage de notre équipe

Florian Renais, Responsable secteur entretien des espaces végétalisés, Les Jardins de Gally

En quoi consistent les interventions des équipes des Jardins de Gally ?

Nous déployons un plan de gestion différenciée sur 15 hectares. Il faut penser l’exécution des tâches courantes, les tontes, la taille, le désherbage, le nettoyage des bordures et allées piétonnes, tout en y incluant des actions plus ponctuelles de fond et de long terme telles que, par exemple, la plantation et le suivi de jeunes plants forestiers afin d’aider la régénération et l’adaptation aux changements climatiques des boisements. Ou encore la gestion de l’ensemble des déchets végétaux en compost et leur revalorisation sur la résidence. Résultats : 0 déchet exporté hors du site, une meilleure gestion de l’arrosage et des adventices et un gain pour la vie du sol.

Quelles contraintes avez-vous rencontré ?

Ici, l’échelle est assez hors norme. La spécialité des Jardins de Gally est d’agir à l’échelle du bâtiment et de son proche environnement. Ici, ce sont 15 Ha. Au-delà de la mise en œuvre de pratiques d’entretien écologique que nous maitrisons, il s’agit d’adopter une nouvelle forme de gestion, la gestion différenciée. La gestion différenciée était déjà connue des Jardins de Gally avec des tâches comme la taille raisonnée, la gestion de prairies ou encore le désherbage raisonné par la sélection des adventices. Dans le cas de ce grand parc, le challenge a été d’intégrer en même temps toutes ces techniques, en fonction des différents espaces et de leur code de gestion, avec une grande diversité d’aménagements. Il a fallu penser l’application de ces savoirs et l’ordonnancement des tâches à réaliser tout en adoptant une approche vertueuse du végétal et des aménagements. Une partie de la demande était d’intégrer largement l’utilisation de matériels électriques afin de maintenir une discrétion dans nos actions et d’offrir du calme aux résidents. Nous avons pensé dès le départ à mécaniser certaines tâches, en investissant dans du matériel électrique dédié, afin de dégager plus de temps pour d’autres opérations requérant un grand savoir-faire manuel. Un ajustement du plan de gestion, préalablement pensé et codifié selon les aménagements, était alors nécessaire lors des premières saisons.

Ce qui a été permis par un suivi et de rencontre mensuelle qui ont été maintenu depuis le début des prestations. Quel a été le plus grand défi ?

Le plus grand défi de l’application d’un tel mode de gestion se joue sur le pilier humain de la gestion différenciée. Sur la communication de nos pratiques et sur l’adhésion des copropriétaires au mode de gestion. C’est la variable aléatoire de ces projets. Il faut du temps pour convaincre de tous changer d’habitudes. Il nous faut toujours être à l’écoute et pédagogues. Si nous somme arrivés à maturité dans notre prise en main des espaces et dans l’application du plan de gestion, après près de trois ans de pratique dans le parc de la résidence, le travail de communication, lui, n’en n’est encore qu’à ces débuts. Il nous faut capitaliser sur nos progrès techniques et organisationnels pour convaincre davantage les résidents de la pertinence de cette approche. Leur démontrer, dans le temps, qu’ils y gagnent.

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