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Mythe du retour à l’état sauvage ? Enième recette pour favoriser plus de wellness, de happiness dans le… Workplace ?

A la rencontre d’aspirations sociétales, de préoccupations environnementales et de l’évolution des organisations, la notion de biophilie conquiert les environnements de travail.

De quoi s’agit-il, qu’apporte-t-elle et comment en appliquer les principes dans son organisation ?

Décryptage.

 

« Un penchant naturel, instinctif, qui nous pousse à rechercher un contact authentique ou dérivé avec le vivant » 

E. O. Wilson

La biophilie, une hypothèse scientifique
En 1984, l’écologue Américain E. O. Wilson publie Biophilia, récit de ses excursions scientifiques à travers le monde. Quelles que soient les contrées visitées, le chercheur note « un penchant naturel, instinctif, qui nous pousse à rechercher un contact authentique ou dérivé avec le vivant », qu’il nomme biophilie, littéralement l’amour du vivant. Quelques années plus tard, avec son confrère Kellert, il publie un article posant l’hypothèse de biophilie.

De la biophilie au design biophilique
Comment traduire cette hypothèse scientifique dans la pratique ? Des architectes et designers américains ont défini un ensemble de principes de design biophilique. Au nombre de 14, ces patterns constituent une grille pour guider la conception des espaces. Pour résumer, il s’agit d’adapter aux environnements urbanisés la diversité des formes et des stimuli que nous procure la nature, au bénéfice du bien-être de chacun et du lien collectif.

Lumière naturelle, eau, ambiance sonore, végétal, matériaux : il convient tout d’abord d’intégrer des éléments figurant explicitement la nature, au cœur même de l’aménagement.

Cela passe aussi par la reproduction de formes rappelant des espaces protecteurs. Il en va ainsi des bulles, qui répondent au principe de Refuge.

Il s’agit enfin de favoriser les points de contact avec la nature, que les scientifiques dénomment expériences de nature 1 , à travers des activités individuelles et surtout collectives.

Appliquer un principe de manière isolée ne permet pas véritablement de prétendre au titre d’espace biophile ou biophilique : la démarche est globale, holistique.

 

La nature et la pratique d’activités à son contact favorisent les échanges.

Des bienfaits démontrés
L’aménagement des espaces influe sur le bien-être au travail et donc sur la productivité. Un environnement de travail plus connecté à la nature améliore notre capacité d’écoute, de concentration, de collaboration, etc. Les études démontrant ces effets dans les environnements professionnels, les lieux de santé et les espaces commerciaux sont nombreuses, comme la synthèse The economics of biophilia.

Plutôt que de citer une litanie de chiffres, nous proposons de nous attacher au sens. A retenir : les effets positifs de la présence de nature dans nos lieux de vie concernent à la fois le bien-être individuel et le développement de liens collectifs. La nature et la pratique d’activités à son contact favorisent les échanges.

 

83 % des jeunes diplômés accordent de l’importance à la végétalisation des bureaux et 27 % déclarent que le végétal sera un critère déterminant dans le choix de leur employeur.

 

De la demande sociale à l’enjeu de marque employeur
Les études montrant l’engouement des Français pour la nature sont unanimes. D’après une enquête de la Chaire immobilier et développement durable de l’ESSEC en 2014, 40 % des jeunes diplômés, et donc des futurs collaborateurs, seraient prêts à refuser une proposition d’emploi si les espaces de travail ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Ils sont, d’après une enquête de la chaire Workplace de la même école parue en 2018, 83 % à souhaiter des bureaux verts. Ils sont, de plus, 27 % à déclarer que le végétal sera un critère déterminant dans le choix de leur futur employeur2.

 

Et si, plus simplement, le terme de biophilie venait attester avec objectivité de la nécessité pour nous, êtres Humains, de vivre au contact de la nature ?

Conclusion : vive l’entreprise fertile !
L’application concrète de la biophilie apparait parfois, et même souvent, comme un gadget : par exemple quelques bandes de moquette verte, ou des plantes artificielles ou bien encore du mobilier mélaminé couleur bois. Elle est au mieux une démarche complexe, difficile à appliquer. La question est d’autant plus légitime lorsqu’il s’agit d’espaces existants.

Et si, plus simplement, le terme de biophilie venait attester avec objectivité de la nécessité pour nous, êtres Humains, de vivre au contact de la nature ? Si elle nous incitait à sortir, à redécouvrir les vertus d’une balade en forêt ? Et de favoriser une nature nécessairement imitée – mais jamais égalée – au cœur même des environnements urbains, qui l’ont longtemps repoussée ?

Le lien au vivant, physique ou symbolique, n’est pas la panacée. En favorisant son introduction au sein de son environnement de travail à travers un parcours végétalisé, en instituant des points de contact entre ses équipes et la nature, à travers des ateliers et animations, l’entreprise crée les conditions favorables à un meilleur épanouissement individuel et aux liens collectifs : un terreau fertile.

« Nous, paysagistes concepteurs, jardiniers, fleuristes et fruitiers, n’avons pas la prétention d’être les représentants de Wilson et de ses confrères. Simplement, avec vous, nous pouvons enclencher une démarche tournée vers le vivant, à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments, avec pour premier allié le végétal et plus largement la biodiversité. Pour tendre, ensemble, vers une entreprise fertile. »

[1] Dans Le Souci de la nature, la philosophe Cynthia Fleury et la chercheuse Anne-Caroline Prévot ont synthétisé les recherches et explicité la définition et les enjeux de l’expérience de nature. 

[2] Ils sont 83 % à accorder de l’importance à la végétalisation des bureaux (plantes vertes, compositions florales, murs  végétalisés, etc.), étude Mon bureau de demain® de la Chaire Workplace Management

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